Entre tradition guerrière et quête de paix : les racines de l’Aïkido
Né en 1883, Morihei Ueshiba (O-Sensei) se forme au Daitō-ryū Aiki-jūjutsu, au judo et au kenjutsu. Influencé par la spiritualité Ōmoto-kyō, il imagine dès les années 1920 un art de défense axé sur la non-violence : neutraliser sans blesser, harmoniser plutôt qu’opposer. Au Kobukan Dōjō de Tokyo (1931), il codifie ses premiers kata circulaires (irimi nage, kote gaeshi, shiho nage).
1942 : naissance officielle du terme « Aïkido »
Sous la recommandation du Butokukai, Ueshiba adopte le nom Aïkido — « voie (dō) de l’harmonie (ai) de l’énergie (ki) ». Après la Seconde Guerre mondiale, l’art se pacifie davantage : les mouvements deviennent plus amples, l’emphase est mise sur la centrage (hara) et la connexion au partenaire.
Timeline de la diffusion mondiale
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1951 : Kisshōmaru Ueshiba, fils du fondateur, ouvre l’Aïkikai Hombu.
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1955-1958 : Tadashi Abe puis Koichi Tohei introduisent l’art en France et aux États-Unis.
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1965 : Yoshinkan de Gozo Shioda forme la Metropolitan Police de Tokyo.
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1974 : Canonisation du Doshu Kisshōmaru, standardisation des grades mondiaux.
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Aujourd’hui : +140 pays, fédérations principales : Aïkikaï, Yoshinkan, Iwama Ryu, Shinshin Toitsu (Ki Aïkido).
Principes fondamentaux
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Irimi & Tenkan : entrer puis pivoter pour briser la ligne d’attaque.
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Ki no nagare : flow continu, absence de point mort.
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Sankaku & En : déplacements triangulaires, formes circulaires.
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Mushin : esprit vide, réceptif à toute variation.
Styles contemporains : riches nuances d’une même voie
École |
Spécificités |
Aïkikaï |
Mouvements fluides, randori multiple (tanto dori). |
Yoshinkan |
Positions carrées (kihon dosa) – police japonaise. |
Iwama Ryu |
Travail armes / mains nues (bokken-jo) 50-50 %; kihon solide. |
Ki Aïkido |
Mise en avant de la respiration et du contrôle du Ki. |
Équipement indispensable du pratiquant
• Hakama pour la pratique de l'Aïkido
• Bokken, jo & tanto bois
• Kimonos et tenues pour l'Aïkido
Valeurs éducatives : un art martial non compétitif
L’Aïkido proscrit la compétition ; il se concentre sur l’amélioration de soi. Ses principes fondateurs : respect, harmonie, contrôle de soi et entraide. La devise d’Ueshiba : « Masakatsu agatsu » — « la véritable victoire est celle sur soi-même ».
Conclusion : l’Aïkido, art de l’harmonie moderne
À travers le XXe siècle, l’Aïkido est passé du dojo privé du Kobukan aux tatamis du monde entier. Qu’il soit étudié pour la self-défense, la forme physique ou la croissance spirituelle, il offre un chemin unique : transformer l’agression en coopération, la force brute en énergie maîtrisée.